Personnage Joueur : Sazikhar Ikk-Thar

Prêtre spécialiste Rakshasa

Issu d’une famille de nobliaux, Sazikhar est le plus jeune conçu. Etant de la dernière génération, on voit en lui comme en ses semblables du même âge un souffle nouveau pour la communauté.

Elevé dans les plus strictes règles de la tradition, il affiche un goût prononcé, mêlé d’une grande curiosité intellectuelle, pour l’aventure, et se surprend quelquefois à rêvasser, le regard vague et l’esprit ailleurs au grand dam de ses aînés.

Destiné à servir dans les rangs du clergé, On l’affecte dans un établissement d’études théologiques, servant de tronc commun à toutes les Eglises. Ses mentors constatent son vif intérêt à la chose mystique, malgré ses difficultés à apprendre certains sorts. L’élève est studieux, mais quelquefois, commet quelques entorses aux règles disciplinaires d’une rigidité monolithique.

Un jour, On le prend en flagrant délit d’infraction en ayant détenu, et mangé de la " nourriture interdite " (ou encore appelée " friandise " chez eux), pendant sa période de contrition.

Il est conduit devant le Proviseur de Sanctuaire, chef de l’établissement, qui en retour, pour expier ses fautes, lui impose une ordalie, mais cette fois ce n’est pas une épreuve de routine, mais bien un châtiment disciplinaire!

Le but de l’épreuve est de traverser un long couloir dont les murs sont percés de niches dans lesquelles sont installées des arbalètes prêtes à décocher leur dard au moindre stimulus. On lui précise que certaines, dans une proportion égale, ont leur carreau béni.

Quand il voit de part et d’autre de ce lugubre couloir les orifices, il sent son gosier se serrer.

Avalant péniblement sa salive, il balbutie:

_   " Ai-je le choix? ". Il se doute rapidement de la stupidité de la question. En réponse le grand prêtre lui affiche un large sourire carnassier et lui répond ironiquement;

_ " On a toujours le choix... ".

Rassemblant tout son orgueil et son courage, il prend une profonde respiration et s’élance.

Avec une adresse et une célérité hors du commun il évite les dards venus de toute part. Et lorsque enfin il atteint l’autre côté, il constate que un seul carreau s’est fiché dans le bras. Ce jour là, les dieux sont avec lui, car ce dernier n’est pas envenimé du breuvage mortel. Sazikhar l’ôte comme une vulgaire et insignifiante écharde, ne laissant aucune trace de blessure.

Une joie et une satisfaction intense emplit son âme: il a passé l’ordalie. Il a prouvé que sa fidélité reste entière et que son honneur est sauf. Dans l’assistance, son mentor est impressionné devant les prouesses physiques et la vivacité d’esprit de son élève.

Lorsque sa formation initiale se termine, On l’introduit auprès des prêtres de Ouranos, le dieu des cieux, qui l’engagent. La paroisse Rakshasa adoratrice de Ouranos est comme toutes les Eglises servant des dieux étrangers au panthéon racial assez restreinte dans l’empire. Mais c’est une congrégation très unie de par le petit nombre de fidèles et son caractère sectaire.

Pendant des dizaines d’années, il sert avec zèle son temple, et fait souvent des excursions de temples à temples pour délivrer des messages ou aider à organiser des rites religieux.

C’est au cours de l’une d’entre elles, dans la ville du Maharadjah, qu’il décide d’aller rôder du côté du palais. Par curiosité, par soif d’aventure, il s’approche des gigantesques édifices d’albâtre et de marbre. Evidemment, les accès sont gardés et se frotter à la garde d’élite du Maharadjah n’est pas trop de son goût. Mais il a appris que certains endroits du palais sont publics où les représentants du Maharadjah donne des audiences. Sans savoir ce qu’il peut y faire, il se dirige vers l’endroit concerné. Curieusement, aucun garde n’est dans les environs. Il réussit à s’esquiver et pénètre dans les zones privées du palais. Alors qu’il est en train d’épier si d’éventuels cerbères sont dans les parages, une voix s’élève derrière lui:

_ " Il n’y a aucun garde dans cette partie du château, je leur est donné quartier libre ".

Sazikhar sursaute, fait volte face et croise le regard d’une ravissante rakshasa femelle. La richesse de ses parures et sa bague filiale lui indiquent qu’elle n’est autre que la fille du Maharadjah. Confus, il se prosterne instinctivement. Elle se met à rire devant son air embarrassé et la maladresse provoqué par la panique lorsqu’il exécute ses courbettes.

_   " Votre étiquette est déplorable, mais vous me plaisez. Venez, j’aimerai causer avec vous, cela me tiendra compagnie".

Troublé, Sazikhar devant une telle avance, manque de refuser, mais de peur de la froisser, il accepte l’invitation. Elle lui fait visiter certaines parties du palais, en prenant soin d’éviter de croiser d’éventuels représentants de la cour, tout en badinant. A mesure que progresse la discussion le jeune prêtre se sent de plus en plus en confiance, et constate qu’elle se sent bien avec lui, comme s’il avait comblé un manque. Enfin la visite se termine dans les appartements de la princesse. Là les discussions prennent une tournure plus intime, et la parole fait place aux gestes. Se couvrant de félines caresses et poussant des feulements de plaisir, les deux partenaires s’abandonnent dans une mutuelle soif de luxure.

Soudain, alors qu’ils sont dans une étreinte débridée tels deux amants passionnés qui croient vivre leurs derniers instants, la porte s’ouvre à la volée, et un énorme Rukh en colère fait irruption dans la pièce, un gaillard de plus de deux mètre cinquante de hauteur. Sa tête est celle d’un lion à la crinière hirsute dont les canines de la mâchoire supérieure dépassent largement de ses lèvres, aussi longues que des poignards, comme celles d’un Smilodon. Ses yeux rougeoyants de fureur et de haine foudroient le couple encore enlacé complètement pétrifié de peur. Lançant un terrifiant rugissement, il dégaine les armes avec la ferme intention de laver cet affront par le sang. Sazikhar a compris que la princesse est déjà promue en mariage avec ce grotesque mais dangereux individu. Il reprit rapidement ses esprits il se dresse vaillament, s’interposant entre sa maîtresse, qui se blottit apeurée derrière lui et le géant brutal qui lui fait office d’amant. Il sait qu’il perdra le combat, mais au moins il aura une mort honorable.

A ce moment là, le Maharadjah accompagné d’un groupe de gardes fait irruption dans la chambre. Ces derniers désarment tant bien que mal le Goliath léonin, et empoignent le prêtre.

_  " Je ne tolère aucune violence chez moi  ", gronde le Maharadjah d’une voix tonnante. " Conduisez-le à ses quartiers, je m’en occuperai plus tard. " Presque aussi grand que son agresseur le monarque observe d’un air sévère le corps dénudé, de Sazikhar, écrasé par la honte.

_ " Tu as des moeurs bien cavalières pour un homme aspirant aux valeurs spirituelles "

_ " Heu... J’implore votre royale clémence, votre altesse et... "

_  " Cesse tes pleurnicheries! Hmpf! Connaissant ma fille et ton rang, ce n’est sûrement pas toi qui l’as courtisée ", il jette un regard sur sa fille. Cette dernière baisse la tête.

_ " Néanmoins tu n’as pas manqué de courage et d’audace de t’interposer face au prince de la province de Napur, dommage que tu ne sois pas un Rukh. Et puis j’aime la jeunesse. A ton âge, on peut encore se permettre quelques galipettes. Au fait, tu vas bientôt avoir ta majorité, et il faudra que tu passes le rite, ainsi que ma fille!

_ " C’est...c’est exact votre altesse ",répond Sazikhar, d’ailleurs étonné que le souverain l’épargne. En réalité le Maharadjah est assez content du pied-de-nez que viens de subir ce prince vaniteux, stupide, et ...cocu. De plus, il a des vues sur ses possessions foncières.

_  " En attendant, tu vas effectuer un petit travail pour moi. Tu vas aller " en bas ", chez les Humains, essaye de te faire accepter par un groupe d’aventuriers, et tu me tiendras au courant des événements auxquels tu seras témoin. Le temps que pendant ton absence les choses se tassent ici. Un lien magique nous permettra de communiquer. Il suffira pendant tes séances de prières et de méditation de délivrer tes messages en langue mystique, mentalement ou non. Vu? "

_ " Vos désirs sont vos ordres, votre altesse. "

_ " Parfait! Avant de partir on va t’équiper pour ton excursion, et je tiendrai au courant les prêtres de ta religion afin qu’ils ne se fassent pas du mauvais sang! Je suppose que l’on a du te faire visiter un peu le palais .Sinon ma fille se fera une joie de le faire, n’est ce pas?

La princesse regarde Sazikhar avec un petit sourire.

Le jeune prêtre ressent à la fois une grande impatience et une certaine appréhension devant ce monde inconnu. Bah! Disons que c’est comme une épreuve rituelle et puis on verra. On lui fait un rapide topo sur les moeurs et l’organisation des Humains et des conduites à tenir.

Quand il est fin prêt, on le met dans une espèce de chapelle. Tout à coup, une porte dimensionnelle s’ouvre devant lui. Il a déjà vu et utilisé ce moyen de transport , mais pour voyager au sein de l’empire dans le même plan. A ce moment là, la princesse se trouve à côté de lui, et lui susurre à l’oreille comme un suave ronronnement: " A notre prochaine confession, mon ténébreux prêcheur...Revenez-nous vite! "

Comme pour le couloir aux arbalètes, il s’élance dans le téléporteur.

Il se retrouve en pleine forêt. La nuit commence à se terminer. La porte s’évanouit derrière lui.

L’aventure commence...

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